LES FOUS RIRES DE COURBEVOIE

LES FOUS RIRES DE COURBEVOIE

jeudi 29 novembre 2012

RENCONTRE AVEC L'AUTEUR ET LES COMEDIENS DE "LE SCOOP"


A l'issue de la représentation de la pièce de Marc FAYET « LE SCOOP», au Théâtre Tristan Bernard, le vendredi 23 novembre 2012 à 21 h 00, l’auteur et metteur en scène, Marc FAYET, son assistante, Lila REDDOUANE et les comédiens, Philippe MAGNAN, Frédérique TIRMONT, Guillaume DURIEUX et Aurore SOUDIEUX ont accordé à notre association une rencontre exclusive. Nous vous proposons de revivre l’intégralité de ce moment privilégié.

Petits Théâtres entre Amis (PTA) : Quel a été l’élément déclencheur, qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur le monde des médias et de la presse ?

Marc FAYET (MF) : Je trouvais que les personnages de grands reporters sont porteurs d’histoires de témoignages et je n’en voyais pas, que ce soit à la télé ou au cinéma ou au théâtre. Je trouvais que c’était un personnage qui était rarement exploité. On raconte les commissaires de police, on raconte un chef d’entreprise, un Président, mais le grand reporter n’existe pas fondamentalement alors que lui-même a de quoi alimenter même tous les fantasmes. Ce sont des gens passionnants et qui posent des vraies questions sur notre société, qui sont les témoins, qui sont à la recherche d’une certaine forme de vérité. Et comme on dira que dans mon écriture il y a aussi cette recherche de savoir ce qu’il y a derrière où il y a une forme de vérité à trouver, où il y a un secret à débusquer, je trouvais que c’était vraiment le personnage le plus emblématique. En plus, je voulais que ce soit un personnage qui ait traversé un certain nombre d’années, ce qui me permettait de confronter ce vieux journaliste à un jeune journaliste. Et nous interroger sur notre société aujourd’hui, sur la rapidité, la vitesse de l’information. Qu’a-t-elle à voir avec celui qui a vécu il y a cinquante ans où ça allait beaucoup moins vite. On n’avait pas internet, on n’avait pas toutes ces choses là. Et, ils avaient un moins pour aller faire un reportage et ils n’avaient pas juste trois jours, c’est pas possible. Maintenant, on demande même aux gens dans les pays de prendre leur appareil photos, leur téléphone et d’envoyer leurs images. En France, ils essayent d’expertiser, d’analyser, mais je trouve que les gens n’ont plus la matière de réfléchir, de comprendre et de pouvoir digérer les choses. On ne digère plus maintenant. On crache, voilà. On crache, on crache de l’info et hop, ça disparaît ! Voilà, c’est un peu tout ça et je me suis dit que ça faisait aussi un bon sujet de pièce parce que je pouvais donner des ingrédients qui ressemblent un peu à une pièce à suspens pour qu’il y ait une atmosphère un peu de thriller. Voilà, il y avait tout ça.

PTA : Même si vous avez une excellente presse, il y a tout même une critique qui regrette le manichéisme de votre pièce. Etes-vous d’accord avec cette réflexion ?

MF : Non, forcément non ! Je ne pense pas que ce soit manichéen. Non, je ne suis pas d’accord.

PTA : Il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre ? ! C’est ça « manichéen » !

MF : Oui, bien sûr mais le sujet nous permet de nous interroger nous tous. Et, moi, je ne dis pas, « c’est ça qu’il faut faire ! » Je ne dis pas « il y a des gens gentils, il y a des gens méchants. » Même Pierre Merlin-Pontet… son personnage a des zones d’ombre auxquelles on n’aura jamais accès. C’est pas simple, c’est pas lisse. Il n’y a rien de lisse. Surtout que ma pièce s’arrête de façon assez abrupte et on me l’a assez reproché.

PTA : Effectivement, vous faites dire à Pierre Merlin-Pontet à la fin de la pièce : « Si vous voulez rester libre, ne croyez surtout pas tout ce que je dis. » Or, cette réplique a été commentée par Hervé CHABALIER, Grand reporter, fondateur et Directeur de l’agence « Capa » qui a beaucoup aimé votre pièce mais qui a émis une réserve sur son côté pessimiste.

MF : Et oui, mais ça c’est l’auteur ! C’est l’auteur qui choisit ça !

Philippe MAGNAN (PM) : Ce n’est pas pessimiste cette phrase finalement ! ça veut dire, « garder votre esprit critique. »

MF : Bien sûr, tu as raison mais venant d’un journaliste c’est quand même « tout ce que j’écris, faut quand même le croire, voilà ! » C’est ça qui l’a un peu embêté.

PM : On peut toujours se poser des questions et faire le bilan après.

PTA : Le journaliste, sa vocation c’est d’informer, d’instruire et on peut supposer que c’est l’instruction qui va vous rendre libre et là, l’auteur est en train de dire « attention, moi, journaliste, je ne vais peut être pas vous donner la vérité absolue. Si vous voulez rester libre,  doutez ! »

MF : Effectivement, un journaliste ne le dira jamais. Mais, ça, c’est moi qui le dis. C’est vrai que ça c’est l’auteur qui impose qui dit « attention, on nous balance tout ça mais, c’est ce que disait Philippe, gardons notre libre arbitre. Gardez-le, gardez votre liberté !

PM : Le doute est créateur. Descartes l’a montré. Il faut commencer par douter pour construire quelque chose. Non, mais, c’est l’esprit critique avant tout.

Frédérique TIRMONT (FT) : C’est dans le même esprit que la réplique j’ai, moi avec Guillaume dans le scène du bar où je dis : «  je voudrais simplement que vous mettiez tout ceci en perspective et pratiquer avec la plus grande indépendance possible et une absence de liberté », c’est la même idée.

PM : C’est un peu la même idée. Il faut remettre, en effet, les choses dans leur contexte. On a trop souvent tendance à sortir tel ou tel propos d’un contexte, d’une réalité et assumer tout seul une vérité qui ne porte pas.

Guillaume DURIEUX (GD) : Et l’information prise dans un système de rédaction qui aussi influe. Ce que l’on voit dans le personnage de Dupire. L’information, elle est livrée aussi au travers d’une rédaction, de certains choix qui ne sont pas forcément ceux du journaliste et qui peuvent agir aussi sur la liberté que le journaliste peut avoir sur l’information qu’il va donner.

PTA : Votre personnage est peut être le plus dérangeant de la pièce du fait de son changement d’attitude d’une scène à l’autre. Il est choqué par les propos de Dupire et les mets en application immédiatement après !

GD : Ce que vous avez oublié c’est que j’ai une caméra pendant que je suis avec Dupire. Je joue. Attention, le personnage est totalement caméléon.

MF : Exactement. Parfois, une partie du public oublie et peut être que vous avez oublié que ce que l’on comprend à la fin c’est que la manipulation c’est lui qui la mène depuis le début. Il joue sur tous les tableaux. D’autant plus qu’il soit dans cet état là pour que l’autre puisse marcher dans la combine. Tout le monde marche dans sa combine. Il faut qu’il fasse marcher Pierre Merlin-Pontet, qu’il fasse marcher sa femme parce qu’il a qu’un seul objectif : c’est à la fin dire « vous êtes responsable de la mort de mon père », c’est tout. Donc, effectivement, on joue sur tous les tableaux. La manipulation, elle existe partout. Surtout, entre lui et Dupire parce que c’est Dupire qui croit tenir les reines alors que c’est Guillaume qui les tient. C’était très important dans la pièce de développer la manipulation. Quand quelqu’un croit avoir le pouvoir, en tout cas le détenir pour détruire l’autre, ça aussi, c’était très important. Parce que là aussi, il y a une entreprise de destruction.

GD : C’est vrai que le public prend souvent ça pour argent comptant. Ça vous a dérangé ?

PTA : Non, ça ne m’a pas dérangé mais ça m’a questionné. C’est une pièce qui questionne quand même ! Ce qui m’a aussi c’est questionné, et on en parle beaucoup, c’est la déontologie. Si on en croit la pièce, apparemment, la déontologie, c’était hier. Aujourd’hui, il n’y en a plus !

MF : Non ! Seulement chacun se débrouille avec sa propre déontologie. Qu’est-ce qui fait qu’entre TFI et France 2, il y en a un qui ira un peu plus loin que l’autre ? Fondamentalement, c’est subjectif. Et d’ailleurs, au moment où j’étudiais pour cette pièce, j’avais interviewé à France Inter Yvan Levaïl  qui m’a dit « mais la déontologie, c’est une connerie ! Ce n’est pas la déontologie qui compte, c’est l’honnêteté. » Et en fait, tout est là. Et l’honnêteté, après, ça aussi, on est plus ou moins honnête. Donc, la déontologie, on est plus ou moins dans la déontologie. Et sait que plus ça ira et moins il ya aura de déontologie de toute façon, c’est évident. Maintenant, on vend n’importe quoi, n’importe comment. J’ai repris la phrase d’Ivan sans lui demander de droits d’auteur ! Je la donne à Pierre Merlin-Pontet.

PTA : Est-ce que ce que nous disent les journalistes est le reflet de ce qu’ils pensent profondément ou bien est-ce qu’ils ne font que répéter ce qu’on leur demande de dire pour satisfaire le public ?

MF : Tout dépend la boutique dans laquelle ils se trouvent. Ils ont des Directeurs de rédaction qui montent les curseurs. Mais, quand on est engagé dans un journal, on en accepte la ligne éditoriale, tout simplement. Si on n’est pas en accord, on va ailleurs. Mais, dès lors qu’on l’accepte cette ligne éditoriale, on avance avec.

PTA : C’est ce que disait Etienne Mougeotte : « Si ça ne vous plaît pas, vous quittez le Figaro ! »

MF : Oui, forcément !

PTA : On sent dans la pièce que vous avez une réelle affection ou admiration pour les photos reporters, les grands reporters, vous nous avouez même dans le dossier de presse que vous étiez « fasciné » par cette profession. Est-ce que le désir d’embrasser cette profession ne vous a pas effleuré à un moment dans votre parcours, plutôt que de devenir comédien ?

MF : Non, enfin, trop tard, je dirais. Mon intention était d’être comédien très jeune et puis, auteur, c’est venu par la suite. Mais, je crois que j’ai une curiosité naturelle pour tout ce qui ne représente pas mon métier même si je le fais avec passion. Effectivement, chaque fois, je me dis « ah, ça quand même, ça m’aurait plu ! » ça me permet aussi d’aller fouiller, découvrir et faire un vrai travail d’investigation parce que j’adore ça. Mais oui, dans ma tête, quelque part, je crois que j’aurais vraiment adoré ça. Mais on ne peut pas tout faire dans sa vie ! Et puis, lorsque les grands reporters, comme CHABALIER, viennent et qui considèrent que ça tient la route, c’est ma plus grande fierté, parce que je sais que je l’ai fait le plus honnêtement possible. En mettant aussi en exergue les contradictions de ce métier, les difficultés aussi à analyser à savoir ce que ça représente vraiment mais toujours avec l’extrême admiration que j’ai. C’est pour ça que lorsqu’on dit que c’est manichéen, non, parce que je mets la presse partout, là où elle est bien, là où elle n’est pas bien, là où il faut l’écouter, là où il ne faut plus l’écouter. Tous les personnages représentent tout ça en fait, les meilleurs aspects et les plus mauvais. Les personnages interprétées par Philippe, par Guillaume, par toute la troupe, je crois, sont très fidèles à ce que représentent dans le tempérament les journalistes. D’ailleurs, tous le disent en général. C’est assez crédible. Très crédible.

PTA : A propos de Pierre Merlin-Pontet, avez-vous pensé à un grand reporter en particulier ?

MF : C’est une synthèse. A la base, moi, l’idéal, c’est Joseph Kessel. La figure de Joseph Kessel m’a toujours fasciné. D’abord parce qu’il avait un physique extraordinaire, qu’il était d’une intelligence, il était extraordinairement brillant et que c’était un formidable romancier et en plus il était un immense grand reporter. Merlin-Pontet fait partie des figures emblématiques, comme l’était Kessel.

PTA : Comme Albert Londres.

MF : Ah, lui, c’était le père ! C’est lui qui a inventé le grand reportage.

PTA : Pourquoi le jeune journaliste semble étonné qu’une belle femme puisse être grand reporter ?

MF : Lui s’imaginait que les femmes grands reporters comme des baroudeuses alors que certaines sont vraiment très féminines. Et les deux que l’on cite étaient des beautés.

FT : Les deux que je montre qui sont des vrais reporters sont des splendeurs. Les filles ont été d’ailleurs des modèles de peintre. Ce sont des femmes d’une beauté incroyable, très belle, franchement.

MF : C’était pour sortir un peu de ce qui pouvait être une image toute faite de ce que pouvait être une photographe de guerre. Non, une photographe de guerre ça peut être une femme très féminine.

PTA : Il n’y avait donc rien de sexiste là dedans !

MF : Absolument pas !

PTA : Mais les premiers rôles au théâtre c’est pour les hommes !!

MF : Oui, c’est certain, il y a plus d’hommes que de femmes. Mais son rôle à Frédérique est déterminant pour pouvoir arriver jusqu’à la fin.

FT : Et Aurore est un rouage complètement nécessaire au spectacle. Si elle n’est pas là…

MF : … on n’arrive pas à savoir comme le personnage de Grégory avancera. On a besoin d’elle. Mais la prochaine fois, j’essaierai d’écrire pour des femmes !

PTA : Attention, on n’est enregistré ! J’aime bien parlé des techniciens et notamment du décorateur, Edouard LAUG. Le décor est très beau et on y voit des photos. On sait qu’il y a une photo de Capa, je ne sais pas si c’est une vraie photo de Capa ?

MF : Si, absolument. C’est la fameuse photo de la guerre d’Espagne dont on dit qu’elle est posée. C’est la photo emblématique du républicain espagnol qui meurt. Et en fait, certains disent qu’il l’a fait répéter.

PTA : C’est un peu Doisneau et son baiser !

MF : Voilà, c’est un peu ça !

PTA : Il y a d’autres photos qui nous auraient échappé dans le décor ?

MF : Il y a Gilles CARON, que l’on cite dans la pièce, qui est mort en 1970. C’est lui qui a créé l’agence Sigma avec Raymond DEPARDON

FT : Il y a les deux, CARON et DEPARDON.

MF : Il y a aussi un portrait de Marie-Laure De DECKER, une photographe de guerre qui se fait un auto portrait très très beau.

FT : Elle était très très belle aussi !

MF : Enfin, voilà, c’était pour nous. C’était pour crédibiliser complètement.

PTA : Alors, à propos de ce décor, est-ce qu’en tant qu’auteur et metteur en scène vous avez donné des instructions précises au décorateur ou lui avez-vous donné carte blanche ?

MF : Non. C’est-à-dire qu’il y a une exigence. La problématique, c’est qu’il y a trois décors. J’avais écris la pièce comme ça. Comment passer de l’un à l’autre ? Et c’est lui qui me propose les solutions. Une fois qu’on est d’accord sur ces solutions ou qu’on les aménage en fonction de ma mise en scène, de ce que j’avais imaginé, de ce que je sens possible ou pas possible, on avance comme ça jusqu’à ce qu’on y arrive. Et pour la petite histoire, il faut que vous sachiez qu’en fait, notre troisième décor, le côté bar, on avait un véritable élément bar qui arrivait. On avait une petite roulette avec une petite estrade où se trouvaient une table avec deux tabourets et en fait, ça ne fonctionnait pas parce que lorsqu’on l’amenait ça bougeait un tout petit peu et puis ce n’était plus en harmonie avec les deux autres décors. Parfois, il faut même voir en répétition qu’on s’est trompé et trouver une autre solution. Même quand on en parle avec le décorateur qui fait les plans, qu’on est d’accord, qu’on construit, qu’on commence, une fois qu’on est sur le plateau, bien souvent, on se rend compte de l’erreur. Mais l’avantage, c’est qu’on peut encore modifier et c’est ce qu’on a fait d’ailleurs. Donc, c’est une étroite collaboration jusqu’au bout, la preuve, puisqu’ensemble, il a fallu que l’on trouve une solution. L’avantage c’est que le décorateur donne  des solutions quand moi je ne lui impose que des problèmes !

PTA : En parlant de collaboration, depuis que nous organisons des rencontres, nous n’avons jamais reçu d’assistante. Nous sommes donc très content, Lila REDDOUANE, de vous avoir parmi nous. Est-ce que vous pouvez nous éclairer sur le rôle d’un assistant ?

Lila REDDOUANE (LR) : J’ai entendu une phrase qui m’a bien plu lorsque j’ai dit autour de moi que j’allais assister Marc. On m’a dit : « Il n’y a pas un métier d’assistante, il y a autant d’assistantes que de metteurs en scène. » Une assistante c’est quelqu’un qui suit qui est à côté et qui est à l’écoute. En même temps à l’écoute des acteurs et toujours à côté. Même un petit peu derrière le metteur en scène mais qui est là vraiment pour l’écouter…

MF : … Anticiper aussi.

PTA : Force de propositions ?

MF : Absolument ! Même des fois, je la consulte parce que je ne sais plus. Je lui demande qu’est-ce que tu en penses, qu’est-ce que tu as vu ? Sa parole est importante parce qu’elle peut m’éclairer au moment où moi je suis un peu aveuglé.

GD : Je me souviens d’un moment de répétitions où Marc tu avais dit « peut être que ces trois répliques on pourrait les couper… » et moi depuis le plateau je dis « ah, oui, effectivement… » Et là tu m’a répondu « Ce n’est pas à toi que je pose la question mais à l’assistante ! » En fait cette répartition des rôles à laquelle Marc est vigilent est finalement très agréable parce qu’une fois qu’on est à sa place on s’éparpille beaucoup moins.

MF : Il y a ce côté artistique et il y a aussi des choses purement techniques. C’est elle qui organise les plannings de répétitions, qui liste tous les accessoires et toutes les circulations d’accessoires pendant les répétitions. C’est elle qui où est le verre, moi, je ne le sais plus ! Elle fait le lien en permanence avec les comédiens et moi.

PTA : Toujours à propos des techniciens, arrêtons quelques instants sur les musiciens. Il s’agit d’une musique originale de Jérôme DESTOURS et Christophe BRUNET. Compte tenu de la construction cinématographique de votre pièce, est ce les compositeurs ont eu des influences de musiques de films ?

MF : En fait c’est moi. Peut-être ai-je été trop directif, mais je ferai mon auto critique après ! J’ai fait écouter des choses qui m’intéressaient aux compositeurs.

PTA : C’est-à-dire ? Quoi par exemple ?

MF : Vraiment plein de choses. Des morceaux de jazz, il y avait un groupe allemand aussi qui fait des sortes de musiques « House ». Enfin, voilà, il y a diverses influences que j’ai données comme ça, qui me plaisaient à l’oreille et au niveau de la rythmique aussi qui m’intéressaient. Après, ils ont fait un mixte et puis on a avancé comme ça. En fonction des scènes, je leur disais voilà la tendance que j’ai envie d’entendre. Quand on es t auteur et qu’on fait la mise en scène de sa pièce, même si je penses qu’au niveau de la direction d’acteurs j’ai pu oublier totalement que j’étais l’auteur de la pièce, d’ailleurs même quand ils ne disaient pas le texte, je ne m’en rendais même pas compte, c’est Lila qui me disait «  Et dis donc, là, ils ne disent pas le texte ! » Moi, je ne m’en rendais pas compte, j’oubliais, j’étais le metteur en scène ! Mais peut-être, qu’effectivement, dans mon oreille, parce quand j’écrivais, j’entendais de la musique, peut-être c’était trop présent et je pense que j’aurais du un peu plus oublier à ce moment là. Mais on apprend chaque jour ! J’aurais pu être plus subtile sur la musique, mais c’est moi, c’est mon problème !

PTA : Pourquoi n’avez-vous pas joué dans votre pièce ? Vous ne vous êtes pas écrit un rôle pour vous ?

MF : Non, parce que là, ça aurait beaucoup trop lourd. Mais sachez que je vais remplacer Frédéric pendant plusieurs représentations qui va lui-même remplacer Francis HUSTER dans « Le Journal d’Anne Franck ». Il a besoin de beaucoup de temps pour se préparer, pour répéter, pour aller voir le spectacle et moi pendant ce temps là, je vais reprendre son rôle. Ça sera assez marrant. Ça aussi, ce sera intéressant par rapport aux comédiens et à la musique d’une pièce d’avoir un nouvel interprète. Bon l’avantage, c’est que je connais la pièce, je sais de quoi ça parle. Pour eux ça sera différent, parce que je ne joue pas comme Frédéric Van Den Driessche. Ça donne une certaine dose de danger qui est très intéressante. Sans nous fragiliser, en tout cas, ça donne un bon coup de fouet en général.

PTA : Avez-vous reçu un appel de Geneviève de Fontenay ou pas ?!!

MF : J’ai simplement confronté les questionnements d’un grand reporter avec la futilité absolue que peut représenter l’élection de « Miss France » !

PM : Elle n’est pas venue !

PTA : Combien de temps vous a-t-il fallu pour monter le projet ?

MF : Si on part de l’écriture, cette pièce m’a demandé quasiment deux ans d’écriture. D’abord, toute la documentation, la recherche, l’investigation, le fait d’interviewer beaucoup de journalistes, tout ça, la somme d’informations que j’ai peu avoir pour construire ma pièce, donc deux ans. Après, il a fallu un an avant qu’on commence à répéter. Il fallait trouver le théâtre, construire la distribution, la trouver, qu’elle soit idéale, et après, en terme de répétitions, c’est deux mois à peu près. Donc, tout cumulé, on dira qu’il faut trois ans et deux mois… si ça se passe bien. Donc, c’est bien, ça va.

PTA : Cette pièce sera-t-elle adaptée au cinéma ?

MF : Oui, mais ce n’est pas mon métier. C’est-à-dire que si quelqu’un était séduit, si un réalisateur était séduit, oui. Après, il faudrait retravailler pour écrire le film mais, moi, pour le coup, ce n’est pas mon métier, je ne saurais pas le faire.

VOS COMMENTAIRES SUR "LE SCOOP"


Voici un florilège de vos réactions parvenues sur la boite mail de l’association ou sur la messagerie de notre Blog à l'issue de la représentation de la pièce de Marc FAYET « LE SCOOP », au Théâtre Tristan Bernard, le vendredi 23 novembre 2012 à 21 h 00, mise en scène par l’auteur, assisté de Lila REDDOUANE avec Philippe MAGNAN, Frédéric Van Den Driessche, Frédérique TIRMONT, Guillaume DURIEUX et Aurore SOUDIEUX.

C'est avec grand plaisir que je fais mes premiers commentaires en tant que nouvel adhérent. Compte tenu de la réputation de l'association, je m'attendais à passer une bonne soirée. Ce fut le cas. J'ai trouvé la pièce originale et bien jouée. La rencontre avec un auteur-metteur en scène passionné et des comédiens disponibles fut sans aucun doute un grand moment.

Très bon choix...Comme d’habitude ! En plus, un sujet de réflexion sur la « crédibilité »  des médias et leur pouvoir ! Ce qui m’a un peu gênée ce sont ces moments assez nombreux d’interruption pendant lesquels les décors se changent. Très bon dialogue avec les acteurs et l’auteur.

J'ai pris beaucoup de plaisir à assister à cette pièce : très bons acteurs au service de dialogues bien ciselés, beaux décors et mise en scène participant à un certain suspense pour un sujet d'actualité !  (Le tweet d'une certaine journaliste et 1ère dame de France est tout à fait révélateur des dérapages de la communication à l'heure des technologies actuelles...) Enfin, l'échange non prévu avec les comédiens fut une réelle surprise riche de sens. Merci et bravo pour cette soirée.

Excellente pièce. Plus qu une pièce sur le journalisme et les grands reporters, je l ai ressentie comme une histoire sur la manipulation humaine et elle aurait pu s intitulée tel est manipulé qui croyait manipuler. L intrigue est  d une parfaite efficacité et je me suis laissé prendre. L.interpretation est de grande qualite, le rythme et la mise en scène sont aussi sans défautt. au total, ce spectacle est une totale réussite et place la barre très haut pour le reste de la saison.

Très bonne pièce, très bons acteurs et très bonne mise en scène : bravo !!!!! 

La soirée s'est déroulée agréablement... bon accueil au café. Générosité et abondance étaient au rendez vous.

Bonne pièce avec une distribution bien choisie. Je fus touchée par la disponibilité des acteurs et l'authenticité des réponses de Marc Fayet. Comme dab un groupe sympa !

Je résume ce que j'ai retenu de la pièce : Chacun a un objectif précis lié au passé qui le relie à sa filiation qui va déterminer son projet. C'est intéressant.

Pièce rythmée (j'ai cru un moment être dans un UGC). Belle mise en scène et texte juste et divertissant. La pièce est originale avec une critique juste et sans illusion sur le journalisme d'aujourd'hui à l'image de la réplique : « il vaut mieux être le premier à publier un mensonge que le deuxième à dire la vérité. » Finalement je vais résilier mon abonnement au Monde et me réabonner à « Pif Gadget »
 !! Acteurs et Auteurs sont captivant durant la pièce et durant la rencontre qui reste toujours un moment d'exception. Merci à toute la troupe pour ce moment agréable.


En tant que nouvelle dans l'association, j'ai été séduite par cette formule très sympathique. 
J'ai beaucoup apprécié cette pièce à la fois sérieuse et drôle , de très bons acteurs et des thématiques abordées riches de réflexion.
 Bravo pour votre association, j'attends la prochaine sortie avec impatience !

C’était fantastique ! Super intelligente cette pièce ! J’ai trouvé le scénario très intelligent parce qu’il était simple. C’est aussi intéressant dans la forme que dans le fond. Cette pièce me parle parce que c’est un univers que je connais. Merci pour ce choix génial que je n’aurais jamais fait moi-même. L’entretien super intéressant. Merci beaucoup ! J’ai trouvé Marc FAYET assez brillant et absolument pas prétentieux dans ses réponses.

Quelle belle surprise nous ont réservé les comédiens et l’assistante en restant avec Marc FAYET pour la rencontre. Un échange en toute simplicité et convivialité qui s’est révélé très instructif. Manifestement, le plaisir d’échanger a été partagé entre acteurs et spectateurs. Vive le Théâtre !

Une pièce pessimiste pour les uns, une pièce qui nous exhorte à garder notre esprit critique et notre libre arbitre pour les autres, mais, à l’évidence, une pièce qui fait réfléchir sur l’éthique de notre presse aujourd’hui. Le débat passionnant qui a suivi nous a permis d’aller au fond des choses et d’entrer dans le processus de création de l’auteur.

Merci à l’assistante, Lila REDDOUANE, de nous avoir présenté sa profession pas si connue du « grand public », comme on dit. Grâce à elle, on se demandera dorénavant comme font les metteurs en scène qui se passent de la collaboration si précieuse d’un(e) assistant(e) !

J’ai beaucoup aimé le mea culpa de marc FAYET sur son implication un peu trop pressante dans la composition de la musique de la pièce ! Il a encore beaucoup à apprendre dit-il ! Qu’il se rassure, il en sait déjà assez pour permettre au public de passer une excellente soirée !! 

Soirée parfaitement réussie. Pièce très intéressante par le sujet, le texte et sa présentation. Merci à tous les acteurs et l'auteur pour tous les commentaires et éclaircissements. Merci encore.
 
Encore une bonne sortie pour l'association. Nous aurons vécu les tensions que peuvent vivent les journalistes : mais où sont les limites de ce métier ? Et l'information c'est quoi ? La réponse à ses questions est elle personnelle ou collective ? Est-elle générationnelle ? Des sujets que nous ont fait partagés les comédiens dans une excellente interprétation. Merci à l'auteur pour son texte.


samedi 24 novembre 2012

PREMIERS DEBATS ET PREMIERES NOTES

Cher(e)s ami(e)s,

Certes, notre première sortie s'est faite attendre mais, au vu de vos réactions à chaud, "Le Scoop" a largement compensé la petite déconvenue que nous avons connue le mois dernier.

Nous avons effectivement passé une excellente première soirée : un "pot de 20 h 00" qui a su mobiliser la quasi totalité des adhérents dans un café "privatisé", une pièce bien écrite et riche en rebondissements et une rencontre exclusive avec Marc Fayet et toute la troupe qui s'est avérée aussi conviviale qu'instructive.

Comme vous en avez maintenant l'habitude et parce qu'il est important que notre blog soit un outil interactif et réactif, je vous remercie de bien vouloir prendre cinq petites minutes de votre temps afin de faire parvenir sur le blog (en publiant un commentaire en bas du présent message) ou par mail séparé vos réactions suite à notre première sortie (deux ou trois lignes suffisent.)


Je vous rappelle également que vous avez jusqu'au samedi 15 décembre à minuit pour noter la pièce de Marc Fayet.

Enfin, je remercie les "photo-reporters" d'hier soir de bien vouloir m'adresser rapidement leurs clichés afin que je puisse actualiser au plus vite le diaporama.

Quant au compte-rendu de la rencontre et l'extrait vidéo, ils seront très prochainement mis en ligne.

Merci à tous.

Bons commentaires et bonne notation !

Théâtralement vôtre.

Bertrand HIRAUX.
Président.

vendredi 16 novembre 2012

IL ETAIT TEMPS !

Cher(e)s ami(e)s,

Pour la première fois depuis douze ans, notre première sortie de la saison a donc été programmée fin novembre !

Nous ne reviendrons pas sur les circonstances qui nous ont contraint à retarder notre premier rendez-vous, le principal étant que nous puissions finalement nous retrouver.

J'attire toutefois votre attention sur le fait que les quatre autres soirées de l'année seront nécessairement décalées par rapport à notre planning habituel.

Ainsi, notre sortie de décembre devrait vous être proposée vers le 20 janvier 2013, (date à confirmer).

Pour les amateurs de statistiques, sachez qu'avec 49 participants sur les 84 adhérents que compte notre association, "Le Scoop" a obtenu 58 % de participation plaçant la pièce de Marc Fayet à la 34ème place ex-aequo avec "Le Vol de Kitty Haw" et "Le Tour du Monde en 80 jours".

Pour mémoire, la pièce "Les derniers jours de Stefan Zweig" n'avait réuni que 32 adhérents (39% de participation) et était arrivée 50ème sur 53.

Il ne me reste plus qu'à vous donner rendez-vous ce vendredi 23 novembre 2012 :

-  A 20 h 00 devant le bar brasserie "Le Petit Rocher", 45, rue du Rocher 75008 PARIS

 OU

- A 20 h 30 devant le Théâtre Tristan Bernard, 64, rue du Rocher 75008 PARIS pour la distribution des billets.

Enfin, comme vous le savez, Marc Fayet nous rejoindra dans la salle à l'issue de la représentation pour nous rencontrer.

Afin de garder un souvenir de cette rencontre, j'aurai besoin de quelques volontaires pour prendre des photos.

 Je remercie les "paparazzis", pour rester dans la thématique de la pièce,  et les "bonnes volontés" qui accepteraient de venir au théâtre avec leur appareil photos, de se faire connaître, soit en laissant un commentaire en bas de ce message, soit  en m'adressant un mail.

A très bientôt.

Bien amicalement.

Bertrand HIRAUX.
Président.